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	SYSTEM OF A DOWN Cepsum, mars 2002 Pardon, vous avez dit? On le savait, il fallait bien s'y attendre et c'est, bien sûr, arrivé. Mais on est très déçu quand même. Il faudrait vraiment élaborer une pétition afin de prôner l'élimination de deux salles de Montréal qui osent encore mettre à l'affiche des spectacles, rock ou autres: l'Auditorium de Verdun et le Cepsum de l'Université de Montréal. Pourquoi? Parce que le son y est tout simplement horrible, peut-être un peu moins au Cepsum, mais néanmoins tout à fait indigne du groupe le plus original de son genre, genre auquel il refuse de s'associer d'ailleurs. Il est évidemment question du quatuor arménien-américain System Of A Down venu présenter hier soir le premier de deux spectacles qui affichent complets et qui mettent en valeur la plupart des pièces des excellents albums System Of A Down et Toxicity. Après la performance tout simplement médiocre de Mindless Self Indulgence, un jeune quatuor clownesque qui devrait sérieusement penser à joindre le même cirque qui embauche la femme à barbe et l'homme-tronc, la formation Clutch est demeurée fidèle à elle-même en interprétant son rock béton aux accents stoner et "black sabbathien" de manière simple et sans fla-fla, à l'image de ses musiciens et de son chanteur, véritable col bleu du rock lourd. Quand des techniciens de scène arrêtent leur travail pour venir hocher de la tête, en symbiose avec la musique, sur le côté de la scène, et que l'expansion du cerne de sueur du gars au micro est directement proportionnelle au temps qui s'écoule, on sait qu'on a devant nous un bon concert. Les membres de Clutch méritent amplement le respect qu'on voue à des vieux pros comme eux et, heureusement, la foule, chaleureuse, le savait très bien. En plus, le son était potable! Une sorte de miracle... qui s'est vite estompé quand System Of A Down a lancé les premières notes de Prison Song, la chanson qui a lancé le bal pour les 85 minutes qui ont suivi, un show sans temps morts et sans rappel. Oui, le groupe a des chansons très solides; oui, la foule était extrêmement réceptive, vigoureuse et connaissait les (nombreuses) paroles par coeur; oui, SOAD a joué tous ses hits: Chop Suey!, Toxicity (introduite par les premières notes de No Quarter, classique de Led Zep), Sugar (la seule vraiment réussie), Suite-Pee, Spiders ainsi que le prochain simple, Aerials. Mais le son, ce fameux son, était tellement mal foutu qu'on avait peine à entendre les vocalises, pourtant renversantes sur disque, de Serj Tankian et même les riffs de Daron Malakian, plutôt, disons, insaisissable hier soir (l'homme beuglait dos à la foule, passait son temps à jeter son micro, et aussi sa guitare, par terre, tout en esquissant des pas de danse désordonnés...). Dommage, parce que la réputée force de frappe sur scène de SOAD aurait été foudroyante avec une bonne sonorité. En fait, il ne manquait que cela pour rendre la soirée presque parfaite. Cela, et un peu plus de tonus de la part de Tankian, qui semblait se retenir pour on ne sait trop quelle raison (la fatigue?). Quoiqu'il en soit, la grande majorité de la foule n'a pas semblé se soucier de la piètre qualité sonore du spectacle, trop contente d'admirer sa formation préférée en chair et en os. Espérons que celle qui remplira à nouveau le Cepsum ce soir soit dans le même état d'esprit... Liste des chansons jouées par SOAD, dans le désordre: Prison Song; Know; War?; Deer Dance; Jet Pilot; X; Suggestions; Psycho; Chop Suey!; Bounce; Spiders; Aerials; Needles; Science; Toxicity; Suite-Pee; Sugar; P.L.U.C.K.