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OK GO
Double Door (Chicago), avril 2009

Texte et photo: Raphaël Gendron-Martin
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Dans les premiers balbutiements de YouTube, en 2005, le groupe OK Go a su gagner une popularité assez surprenante grâce au clip de la chanson A Million Ways, qui montrait les membres du groupe dans une hilarante chorégraphie. L'année suivante, c'était au tour du clip Here It Goes Again d'être vu par des millions d'internautes. Encore une fois présenté en un seul plan, la vidéo montrait cette fois-ci le groupe dans une agile chorégraphie sur des tapis roulants.

Mais alors qu'on ne conteste aucunement l'originalité de la formation dans ses clips, il restait à savoir si elle était capable de livrer un spectacle aussi captivant. C'est ce que je me suis rendu vérifier au Double Door jeudi soir. Originaire de Chicago (toutefois, les musiciens habitent maintenant Los Angeles), le groupe était visiblement content de revenir jouer devant les siens. "J'ai déjà habité de l'autre côté de la rue du Double Door. Mais aujourd'hui, je crois que je ne pourrais plus me le permettre!", a confié le chanteur Damian Kulash à la foule, faisant ainsi référence au quartier Wicker Park, devenu très branché aujourd'hui.

Proposant de l'indie rock, OK Go se démarque notamment par les habits de ses musiciens. Mêlant judicieusement les genres geek et glam (avec complet veston cravate, assorti de lunettes pour le bassiste), le groupe offre une ambiance particulière dès son arrivée sur scène. En amorçant le concert avec Get Over It, le premier succès du quatuor datant de 2002, on sentait que les musiciens étaient là pour faire plaisir à leurs fans.

En voyant autant de concerts, je remarque souvent que la majorité des groupes ne portent aucunement attention à la mise en scène de leur spectacle. Bon, certains ne peuvent tout simplement pas se le permettre, financièrement parlant, mais d'autres ne semblent voir aucun intérêt à ajouter des éclairages différents. On a alors droit à des musiciens sur scène, éclairés par une simple lumière blanche, qui nous balancent leurs chansons l'une après l'autre.

Ce n'est vraiment pas le cas d'OK Go. D'abord, un écran géant occupant tout le mur derrière la scène projette différentes images tout au long du spectacle. Parfois, ce sont des enchaînements de photos, parfois des feux d'artifice, ou encore la retransmission d'images produite par une mini-caméra fixée sur le micro du chanteur. Dans chacun des cas, cet élément du décor ajoute grandement à la prestation.

Parfaitement à l'aise sur scène, Kulash rigole à plusieurs reprises avec la foule. Lorsqu'une chanson exige que des techniciens apportent d'autres instruments au groupe, le chanteur profite du temps mort pour raconter des blagues. À un certain moment, il bondit au parterre pour aller chanter parmi les spectateurs. Un peu plus tard, la formation offre la pièce What To Do en version acoustique, avec des cloches! Et à quelques reprises, un canon projette des confettis sur la foule.

Mais le plus important, c'est qu'au-delà de tout ce flafla, les chansons "rentrent au poste" comme jamais. Vraiment, le groupe désire en donner pour son argent aux centaines de spectateurs présents. Et parions que bon nombre d'entre eux continueront fièrement à affirmer que, bien que les membres d'OK Go demeurent désormais à L.A., ils seront toujours des petits gars de Chicago.